Unir les communes : comprendre l’intercommunalité dans le Blésois
L’intercommunalité ne date pas d’hier. Si l’idée existe depuis la fin du XIXe siècle, c’est dans les années 1990 que le Blésois a vraiment pris ce virage. Face à la montée des d...
Avant de plonger dans les chiffres, une précision s’impose sur le périmètre. Dans le Blésois, la coopération intercommunale se cristallise principalement autour de la Communauté d’agglomération de Blois - Agglopolys. Créée en 2003, elle regroupe 43 communes (dont Blois, Vineuil, La Chaussée-Saint-Victor ou encore Mer), soit près de 110 000 habitants (source : Agglopolys).
Les projets intercommunaux, ce sont donc aussi bien la rénovation de la Halle aux Grains, l’extension du réseau Azalys, la création de pôles d’activité économique, ou les travaux sur les pistes cyclables longeant la Loire.
Le financement d’un projet intercommunal ne relève jamais d’une seule et même “caisse”. La plupart du temps, c’est un mélange – parfois complexe – de ressources :
En 2023, le budget d’Agglopolys s’élevait à près de 180 millions d’euros (source : rapport d’activité Agglopolys 2023), dont environ 50 millions consacrés à l’investissement. Ce chiffre, bien que conséquent pour une agglomération de cette taille, reste soumis à rude épreuve face à la montée des coûts énergétiques et à la raréfaction de certaines dotations de l’État.
Qu’il s’agisse d’une piscine à rénover, d’un espace numérique à lancer ou d’un bus à hydrogène à mettre sur les rails, la communauté d’agglomération suit un circuit précis :
Pour de nombreux habitants, la question du coût réel de l’intercommunalité revient souvent. Si le mythe d’un “impôt spécial” circule parfois, il faut rappeler que :
Au cœur des séances du conseil communautaire, souvent feutrées mais animées, reviennent systématiquement les questions d’équité : une petite commune rurale profite-t-elle autant qu’une grosse bourgade ? Comment s’assurer que le budget “commun” ne privilégie pas que le centre urbain de Blois ?
Ce qui distingue le Blésois : Agglopolys s’est dotée d’un “Contrat de solidarité territoriale”, une enveloppe de 2,6 M€/an (2023) destinée uniquement aux projets issus des communes de moins de 2 000 habitants (source : Agglopolys.fr). C’est ainsi qu’on a vu naître des aires de jeux à Sambin ou des ateliers de transmission de savoir-faire à Montlivault, qui n’auraient pas vu le jour sans ce maillage d’aides mutualisées.
Étonnamment, beaucoup d’initiatives locales n’auraient jamais abouti sans une “cuisine” patiente autour des subventions externes. Le Blésois a habilement tiré parti de :
Le financement des projets intercommunaux dans le Blésois est soumis à plusieurs défis :
Dans ce contexte, la transparence budgétaire et la participation citoyenne prennent de l’importance, même si elles restent en chantier. Un premier pas : les budgets participatifs testés à Blois-Vienne et Cour-Cheverny, qui annoncent peut-être une démocratisation des choix d’investissement à l’échelle intercommunale.
Les projets intercommunaux sont souvent le reflet de nos choix collectifs – et de nos défis à relever ensemble. Dans le Blésois, la solidarité s’exprime aussi par la manière dont on construit, finance, puis partage les réalisations sur l’ensemble du territoire. Une mécanique parfois complexe, mais porteuse d’avenir, et qui fait du Blésois, tout sauf un territoire figé.