Unir les communes : comprendre l’intercommunalité dans le Blésois
L’intercommunalité ne date pas d’hier. Si l’idée existe depuis la fin du XIXe siècle, c’est dans les années 1990 que le Blésois a vraiment pris ce virage. Face à la montée des d...
Loin d’être un concept récent, la coopération entre communes remonte, en France, à la fin du XIX siècle. Il s’agissait alors de gérer des infrastructures dépassant le cadre de la paroisse ou du village. Il a fallu cependant attendre la loi Chevènement de 1999 pour que la coopération prenne la forme actuelle, la plus emblématique restant la communauté d’agglomération.
A Blois et dans sa couronne, ce sont les 43 communes regroupées sous la bannière d’Agglopolys, la Communauté d’agglomération de Blois, qui portent ce projet collectif. Cela concerne 107 000 habitants (source : Ville de Blois) sur près de 1 000 km² : autant dire que la mutualisation, ce n’est pas du flan pour les élus locaux.
Pour que le quotidien blaisois soit fluide, propre, vivant et attractif, beaucoup de dossiers dépassant les frontières d’une seule commune sont traités « en famille ». L’Agglopolys exerce un ensemble de compétences dites « obligatoires » et « optionnelles », lesquelles ? Petit échantillon représentatif :
Chacune de ces missions mobilise des agents, des élus, des budgets, dont l’efficacité repose largement sur la mutualisation. À l’échelle locale, c’est aussi une question de survie budgétaire : beaucoup de villages n’auraient pas les moyens de financer à eux seuls une déchèterie moderne ou une nouvelle ligne de bus.
La gouvernance d’Agglopolys se veut à l’image du territoire : plurielle et collaborative. Voici comment cela fonctionne dans le Blésois :
Côté budget, Agglopolys affichait un budget principal de près de 120 millions d’euros en 2023 (source : Agglopolys), avec une part majeure venant des impôts locaux. Il s’agit donc d’une mécanique de solidarité — les communes plus dynamiques aident celles qui peinent, et réciproquement.
Les effets concrets de la coopération sont parfois discrets, mais ils structurent notre cadre de vie. Quelques exemples pour illustrer comment l’action intercommunale se traduit, à l’échelle du Blésois :
Le Blésois ne ressemble pas à une grande métropole ni à une campagne isolée. Cette singularité influe sur sa coopération intercommunale :
La coopération dans le Blésois se raconte aussi à travers quelques anecdotes significatives :
Sources : Insee, Agglopolys, Ville de Blois, Nouvelle République
L’intercommunalité blésoise, fruit de compromis et d’énergies multiples, est toujours en mouvement. Parmi les enjeux qui animent (et parfois agitent) le territoire :
Coopérer, c’est faire ensemble sans forcément être d’accord sur tout. Au Blésois, cette alchimie continue d’écrire l’histoire quotidienne des communes, de Blois à Françay, de La Chaussée à Suèvres. Et demain ? Les débats ne manqueront pas, mais la dynamique existe — pour que, face aux défis, aucun village ne reste au bord du chemin, et qu’ensemble, la vie locale garde tout son éclat.