Ce qu’on ne voit pas : les causes multiples des retards
Au-delà de l’anecdote du « chantier qui traîne », plusieurs facteurs techniques expliquent la longueur parfois imprévisible de certains travaux :
La découverte des « couches du passé »
Blois, c’est une ville dont le sous-sol ressemble parfois à un mille-feuille archéologique. Dès qu’un engin gratte, il peut tomber sur :
- Des vestiges anciens, à protéger et documenter par les services d’archéologie préventive (Inrap : plus de 6 interventions en centre-ville en 2022-2023).
- Des réseaux non répertoriés : Vieilles conduites, lignes téléphoniques d’un autre âge, qui n’ont jamais été cartographiées mais refont surface dès la première tranchée.
Résultat : au 2e trimestre 2022, la rue du Commerce a été bloquée presque deux mois supplémentaires après la découverte de maçonneries gallo-romaines sous la chaussée (Source : Archives municipales de Blois).
L’accumulation des opérateurs et des calendriers
Un chantier urbain, c’est rarement une seule entreprise. Eau, gaz, électricité, voirie, fibre optique... À chaque opérateur, un « lot » ou une période d’intervention.
- Des calendriers parfois décalés entre entreprises (retenues dans d’autres communes, pénuries d’artisans qualifiés...)
- Des autorisations longues à obtenir, en particulier sur les axes classés ou près de zones protégées.
La coordination relève parfois de la gageure : pendant la réfection de l’avenue Wilson en 2021, 4 entreprises ont dû modifier leur planning suite à des carences d’approvisionnement et des restrictions sanitaires post-Covid (Source : La Nouvelle République).
Les surprises du sol et de la météo
La région blésoise n’est pas épargnée par les aléas géologiques : effondrements ponctuels (notamment dans le vieux Blois, construit sur d’anciennes galeries troglodytes), nappes phréatiques hautes, sols argileux se gorgeant d’eau...
- Été 2023 : deux semaines de retard sur les travaux de la rue Chevalier, causés par des infiltrations d’eau non anticipées (Bilan travaux Ville de Blois, sept. 2023).
- Épisodes orageux exceptionnels (cumul de 60 mm en 24 h le 18 juin 2021 – Météo France) forçant l’arrêt des interventions pour raisons de sécurité.